La Bataille de Guadalete s’est déroulée dans le sud de l’Espagne, le 19 juillet 711 (année 92 de l’hégire) près de la rivière Guadalete (Andalousie).
Lors cette bataille le roi wisigoth Rodrigue est défait par les forces musulmanes commandées par Tariq ibn Ziyad. Celui-ci était sous les ordres de Musa ben Nusayr al-Bekir, wali Omeyyade du Maghreb, qui projette l’invasion de la péninsule. Un an auparavant d’ailleurs, en juillet-août 710, il avait déjà envoyé une expédition, déjà commandée par Tarif ben Malik, avec environ 1700 berbères, dans le but de reconnaître militairement la zone.
Il est très probable que Tariq débarque dans la nuit du 27 au 28 avril 711 à Tarifa, avec 7 000 berbères. Il concentre ses troupes sur le Mont Calpé qui depuis porte son nom, Gibraltar, puis prend Cadix et Algésiras, où il affronte Sancho, neveu de Rodrigue. La victoire lui sourit.
Rodrigue était lui occupé dans le nord de l’Espagne à combattre une rébellion des Vascons (Basques) ; les nouvelles de l’invasion tardent à lui parvenir, entre deux et trois semaines : dès qu’il est averti, il redescend à marche forcée. La crise que traversait le royaume wisigoth à cette époque, complots et guerres fratricides, aura considérablement limité la marge de manœuvre de Rodrigo. A Cordoue, il parvient toutefois à réunir une armée de 40.000 hommes et part à la rencontre de Tariq.
Le choc a eu lieu le 19 juillet, sur le rio Wadi Lakkah, (Guadalete) près de Cadix, bien que des historiens le situent prés du rio Barbate, voire sur les rives du Guadarranque, à quelques kilomètres au nord de Gibraltar. Pendant deux jours les deux armées s’affrontent.
Des le début la bataille, les fils de l’encombrant allié Witiza trahissent le chef Wisigoth, découvrant son flanc… Le centre de l’armée de Rodrigue résiste mais finit par céder. La défaite est totale, et la conquête peut commencer : elle sera facilitée par l’exaspération des populations locales (persécutions, famines…). La présence musulmane en Espagne durera près de huit siècles, dans une relative harmonie. Les musulmans ne chercheront pas à convertir les habitants, feront preuve d’une grande tolérance : Al-Andalus sera l’âge d’or de l’islam, qui contraste avec l’effondrement de la civilisation occidentale.