NOM CATHARISME |
FONDATEUR – |
FAMILLE DUALISME |
APPARITION XIème siècle |
APOGEE XIIème siècle |
DISPARITION XVème siècle ? |
TYPE THEOLOGIQUE CHRISTOLOGIQUE |
CONDAMNATIONS Innombrables du Concile de Reims (1148) à l’Inquisition |
POSTERITE
? |
DOCTRINE
Les cathares (du grec kataros « pur ») adhéraient à un système dualiste manichéen qui prospérait autour de la Méditerranée depuis des siècles. Les dualistes croyaient en l’existence séparée et indépendante d’un dieu du Bien et d’un dieu du Mal. Les cathares se signalèrent par leur ascétisme rigoureux et une théologie dualiste fondée sur le manichéisme, issu du gnosticisme et du zoroastrisme (mazdéisme réformé par Zarathoustra) : la croyance en l’affrontement du Bien et du Mal, reflet d’un univers composé d’un monde spirituel créé par Dieu opposé au monde matériel créé par Satan.
Dieu a créé uniquement le monde invisible et éternel ainsi que les créatures qui le peuplent : les anges. Parmi eux, l’un pèche par orgueil en se révoltant contre le Père afin d’égaler sa puissance : c’est le diable. Cet ange déchu est expulsé du ciel avec d’autres, pécheurs comme lui ou entraînés par lui dans sa chute. Introduits dans des corps charnels fabriqués par le diable, ces anges deviennent les âmes des hommes et des femmes. Le Christ, fils de Dieu, vient révéler leur origine céleste et montre le moyen de retourner au ciel. Le Christ est donc uniquement l’envoyé du Père venu porter le message du salut aux hommes, il n’est pas, comme pour les catholiques, le rédempteur du péché. Il n’a pas souffert la Passion, il n’est pas mort sur la Croix car il n’avait un corps de chair qu’en apparence. Les Cathares contestent la doctrine des sept sacrements catholiques. Le sacrement du consolamentum (consolation) ou baptême d’imposition des mains pratiqué par le Christ est le seul à apporter le salut. Ce sacrement joue un rôle fondamental dans les communautés cathares car il est à la fois sacrement d’ordination (il fait d’un croyant* cathare un « parfait »), de pénitence, d’eucharistie et d’extrême-onction (appelé « consolamentum » des mourants). Le consolamentum est conféré par un membre de la hiérarchie et exige de celui qui le reçoit le respect de la Règle (pratique de l’ascèse, abstinence de toute nourriture carnée) ainsi que la pratique de la morale évangélique (interdiction de jurer, de mentir, de tuer). Les cathares considèrent comme inefficace le baptême d’eau que les prêtres catholiques confèrent aux nouveaux nés, incapables selon eux de comprendre l’engagement qu’est le baptême pour celui que le reçoit. Ils contestent le sacrement de l’eucharistie, refusant de croire dans la transformation des espèces (transubstantiation), c’est-à-dire du pain et du vin devenant le corps et le sang du Christ lors de la consécration de celles-ci par le prêtre lors de la messe. En mémoire de la dernière Cène du Christ avec ses apôtres, les cathares bénissent le pain lors du repas quotidien pris avec leurs fidèles. Ils contestent aussi le sacrement du mariage, celui-ci légitimant à leurs yeux l’union charnelle de l’homme et de la femme, union à l’origine du péché du premier couple selon leur interprétation de la Genèse. Les cathares adoptent le modèle de vie, les rites et les sacrements des premières communautés chrétiennes (leur unique prière est le Notre Père) s’appuyant principalement sur les enseignements du Nouveau Testament. Pour toutes ces raisons, ils considèrent que la médiation des saints, le culte des reliques et des morts (offrandes et messes pour les défunts), et toutes les pratiques instaurées par l’Eglise romaine tout au long du Haut Moyen Age, sont sans effets. De la même manière, ils n’attachent pas d’importance aux églises bâties qui ne sont pas pour eux les seuls lieux du culte car, pour les cathares, la parole du Christ peut être enseignée partout où se réunissent les fidèles.En Europe occidentale le mouvement cathare, diffusé par les réfugiés bogomiles, se répandit, à partir de la fin du Xe siècle, en Italie, en Lombardie, en Rhénanie, aux Pays-Bas, en France (Champagne, Bourgogne, Carcassonne, Toulouse, Albi) et en Catalogne.
Inquiet pour l’unité de l’Eglise, le Pape Innocent III lance en 1208 contre les albigeois ou « cathares » la première croisade à se dérouler sur le territoire de la Chrétienté occidentale. La guerre durera près de cinquante ans, mettant fin au passage à l’indépendance du comté de Toulouse. La prise de Monségur (1244) est l’un des derniers épisodes du conflit. Il sera suivi d’un bûcher où périront ceux qui n’auront pas voulu abjurer. La croisade est confiée à des Cisterciens, puis à des Dominicains : le pape craignait que les évêques, ses relais naturels, ne soient trop indulgents : implantés dans la vie locale, ils avaient souvent des amis et des parents Cathares… Les moines n’auront pas ces « faiblesses » : le recours systématique à la délation, souvent forcée, et à la torture, font de cet épisode un des plus sombres de l’histoire de l’Europe, marquant ainsi tristement le début de l’Inquisition.(*) Les simples croyants s’appelaient entre eux « bonshommes » et « bonnes femmes » cathares. |
GROUPES APPARENTES
Paulicianisme Alévis (Islam) |
OUVRAGES PRINCIPAUX |
COMPLEMENTS
Les cathares du Sud-ouest de la France sont appelés albigeois et ceux du nord de la France publicains. En Italie, on les appelle patarins.
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